La peinture


La peinture chinoise classique n'a émergé qu'après l'essor de la calligraphie chinoise sur papier de riz, dont elle est pour ainsi dire intégralement issue.

La peinture de paysages constitue le genre le plus "noble" de la peinture chinoise classique, ou s'y trament les conceptions micro et macro-cosmiques chinoises de l'univers. Ce n'est pas un art figuratif d'après modèle, mais plutôt le précipité de l'état d'esprit du peintre, qui se met au travail non sans avoir préalablement visité la montagne dépeinte.

Dans le cas de la peinture de paysages - "montagne et eau" en chinois, l'harmonie des éléments yin et yang, le jeu des consistances atmosphériques, des strates géologiques, des textures rendues en noir et blanc, ont pour fondement une appropriation expressionniste de la nature très éloignée de l'esthétique occidentale.

La conception confucéenne du monde transparaît également dans la peinture de paysages, ou les figures ou constructions humaines apparaissent en taille très réduite, située dans un cadre cosmologique complet.

Seules les peintures ayant pour sujet des végétaux, animaux ou humains introduisent ouvertement la couleur dans la peinture ; le thème des lettrés en méditation ou en réunion ou encore du saint, sont des thèmes particuliers de ces peintures. Certains peintres sont spécialisés dans un thème en particulier : la peinture de chevaux , de bambous, voire de crevettes.
Ce n'est que tardivement que des poèmes ou épitaphes ont été rajoutés directement sur les peintures, en particulier de paysages.

Durant le premier quart du siècle, plus précisément depuis l'instauration de la république en Chine en 1911 certains jeunes peintres ont étudié l'art de la peinture occidentale à l'étranger, afin de revitaliser leur culture à la recherche de nouvelles idées. De retour en Chine, ils ont su combiner leur nouveau bagage de connaissances avec les matériaux et les techniques traditionnels chinois. De là commence la modernisation de la peinture chinoise.

En 1949, la République populaire de Chine a été créée. Les artistes ont alors produit des œuvres glorifiant l'entrée dans une ère nouvelle, le renouveau du pays et l'avenir du peuple. Nombre d'artistes, formés à l'école de la tradition, ont entrepris de voyager pour enrichir leur art tout en peignant des scènes de la vie courante. Zao Wou-Ki, très jeune, vers l’âge de vingt ans, alors qu’il terminait ses études à l’Ecole des Beaux-Arts d’Hangzou, fut attiré et influencé par la peinture occidentale moderne et rejoingna la France.

T’ang Haywen s’installe en France la même année ; il adopta une attitude plus fidèle à l’esprit de la tradition si ce n’est à sa forme puisqu’il devait, après une période d’assimilation des techniques occidentales, revenir à la pratique exclusive de l’encre pour lui insuffler une nouvelle forme, abstraite et radicalement moderne. Découvert par les jeunes générations, via de grandes rétrospectives en Chine Populaire ces dernières années, Zao Wou-Ki est l’artiste qui introduit de l’extérieur la modernité abstraite occidentale dans l’art chinois de cette seconde moitié du XXe siècle.

Plus populaires, les peintures paysannes sont le témoignages de l’extraordinaire vitalité de la peinture chinoise. La peinture paysanne en photo est disponible auprès de la boutique RUYI :