Les fondeurs chinois ont eu à répondre à une demande importante dans un pays où la culture du bronze est telle qu'on le préfèrera pendant longtemps au fer, et ce même dans la fabrication des armes. Des lames d’épée ont encore été réalisées en plusieurs fontes successives d'un alliage bronzeux moins cassant au cœur et plus dur sur les surfaces aiguisées à une époque où des ustensiles de la vie quotidienne étaient déjà forgés dans du fer.
La Chine a très peu fait usage de la technique du bronze à la cire perdue qui permet de fabriquer un exemplaire unique de l'objet par moule puisqu'on le casse pour dégager la pièce de sa gangue d'argile. Dès la plus haute antiquité les fondeurs ont adopté la technique des moules segmentés qui permet d'obtenir des grandes séries d'objets conformes au modèle initial. Chaque moule correspond à une partie de l'objet que l'on peut extraire du moule sans le briser : la surface de chaque moule est incisée plus ou moins profondément pour reproduire les motifs décoratifs en relief à la surface du bronze. Le métal fondu à une température supérieure à 1 000 degrés est coulé entre une âme d'argile et les éléments de moule ; l'air s'échappe par des évents. L'objet refroidi est démoulé et ébarbé pour éliminer les légères traces de jointures et d'évents. Certaines pièces sont fondues par coulées successives, les poignées ou certains décors en ronde-bosse peuvent ainsi être rajoutés lorsque le modèle est particulièrement compliqué. Un atelier peut faire face à une demande croissante en refermant indéfiniment des moules sur la matrice originelle.