Omniprésentes dans les représentations de l’artisanat chinois, à travers les peintures et les poteries, la Chine compte 9 grandes montagnes sacrées (5 monts taoïstes et 4 monts bouddhistes). Elles sont disséminées sur l’ensemble du territoire. Parmi les 5 montagnes taoïstes, Tai Shan, située au Shandong, est sans doute l’une des plus escaladées au monde. Huan Shan, au Shaanxi, impressionne par ses abîmes vertigineux. Les autres sommets taoïstes sont Song Shan au Henan, dont le temple Shaolin attire de nombreux touristes, Heng Shan (beiyue) au Shanxi, et Heng Shan (nanyue) au Hunan, le plus au sud des cinq.
Quant aux montagnes bouddhistes, elles ont souvent été des sanctuaires taoïstes avant d’accueillir les disciples de Bouddha (fo). La plus vénérée, Emei Shan, dans le Sichuan, inspire la dévotion d’une foule de pèlerins. Putuo Shan, une petite île de la côte est, est également un haut lieu pèlerinage. Jiuhua Shan, dans l’Anhui, souffre peut-être de sa rivalité avec sa voisine, Huang Shan, qui est sans conteste la montagne de Chine la plus célèbre. Wenshu (Manjusri), le dieu de la sagesse, règne sur Wutai Shan, dans le Shanxi, une montagne aux paysages et aux temples d’une beauté légendaire.
L’ascension d’une de ces montagnes est considérée comme un acte de foi. Emboîter le pas aux pèlerins vous permettra de vous faire une idée de la vie spirituelle vous permettra de vous faire une idée de la vie spirituelle chinoise. Chaque montagne comprend des escaliers taillés dans la roche et des garde-fous qui facilitent l’escalade.
Les montagnes chez les chinois représentaient des sources d’énergie cosmique, habitées par les dieux et les esprits. Les animistes adoraient les montagnes comme Tai Shan avant que les taoïstes n’en revendiquent plus tard la propriété. Des poètes comme Qu Yuan ont célébré le monde des sorcières et des êtres peuplant le royaume montagneux de la Chine.
Pour les taoïstes, les montagnes relient l’homme au divin. Les 5 monts sacrés sont considérés comme des piliers soutenant le ciel et des lieux de passage des hommes vers les puissances célestes. En revanche, la pensée confucéenne, centrée sur l’homme et les relations temporelles, humaines et rituelles, n’a pas sa place dans cette spiritualité : il n’existe pas de montagne confucéenne. Hélas, malgré leur caractère sacré, les montagnes taoïstes et bouddhistes sont envahies par les touristes, dont la présence vient troubler la tranquillité des lieux.