La calligraphie chinoise


La calligraphie est le coeur de la culture chinoise. La tradition veut que les caractères chinois aient été inventés par Cang Jie (~2650 avant J-C). Ses compositions étaient fondées sur l'observation de la nature, c'est pourquoi on disait qu'il avait deux paires d'yeux… mais c'est très probablement une légende. Une autre tradition fait remonter l'invention des caractères à Fuxi, le légendaire premier empereur.

La calligraphie chinoise est le fondement de l'art chinois au sens moderne du terme, la beauté visuelle des idéogrammes, la technique sur laquelle elle s'appuie et les enjeux plastiques qui y sont liés incarnent l'ensemble des préceptes métaphysiques de la culture chinoise. Elle est devenue un art majeur.

L'écriture chinoise est une transcription directe de la pensée sans l'intermédiaire des sons. Tous les mots sont monosyllabiques, chaque signe représente une idée et la langue écrite peut être lue dans toutes les langues de laChine. Si la langue graphique codifiée existe depuis 4000 ans, les idéogrammes de la langue classique chinoise existent depuis presque 3000 ans (VIème siècle avant Jésus-Christ) et c'est vers 210 avant Jésus-Christ que Li Sseu déclarait : «Dans l'écriture d'un caractère ce n'est pas seulement la composition qui importe, c'est aussi la force du coup de pinceau. Faites que votre trait danse comme le nuage dans le ciel, parfois lourd, parfois léger. C'est seulement alors que vous imprégnerez votre esprit de ce que vous faites et que vous arriverez à la vérité.»

La calligraphie est la forme d'art la plus caractéristique de l'aire culturelle chinoise, et les styles de peintures traditionnels en sont directement issus. Elle est à l'origine même de l'art au sens occidental du terme, la création plastique étant indissociable des visées utilitaires de l'écriture, car la calligraphie fait partie de l'écriture.

La calligraphique chinoise requiert l'utilisation des «quatre trésors du lettré » :

Le pinceau chinois ;
Le papier, appelé par erreur "de riz" ;
Le bâtonnet d'encre ;
La pierre à broyer l'encre.

Tout comme la peinture, la calligraphie chinoise se distingue fondamentalement de la calligraphie ou de la peinture occidentales, étant donné le rôle charnel du souffle dans le processus de création ; aucun "repentir" ou correction, aucun rajout ne sont permis par l'utilisation de l'encre de chine, ce qui donne une dimension temporelle univoque spécifique au tracé.

En outre, la nature non phonétique des sinogrammes entraîne un répertoire graphique quasi infini (10 516 caractères sont répertoriés en 121 et plus de 40 000 le sont dans l'édition de 1717), car limprimerie, d'origine chinoise, loin de freiner l'usage du pinceau, a contribué à la diffusion des répertoires de styles calligraphiques et de leur pratique. Tout ceci explique en grande partie l'équivalence entre écriture et art en Chine.

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