L'artisanat de l'ivoire


Le travail de l'ivoire remonte à plusieurs millénaires en Chine, lorsque les éléphants qui subsistent encore aujourd'hui dans le Sud-Est asiatique, vivaient en Chine centrale et méridionale.

A partir du VIème siècle avant JC, il n'y en eut plus qu'au Yunnan et dans la région de Canton. Plus tard, grâce au développement du commerce maritime, les Chinois importèrent de la côte orientale de l'Afrique un ivoire de plus belle qualité.

Si l'artisanat de l'ivoire est un produit de luxe, presque exclusivement réservé à l'exportation, le « papier découpé » est certainement le plus populaire de tous les arts traditionnels chinois. Dans chaque foyer, au moment des fêtes du nouvel an, on décore les fenêtres et les murs de ces figurines d'une extraordinaire finesse. Fleurs, papillons, dragons, phénix, silhouettes sont habilement découpés dans du papier blanc ou multicolore.

Avec le perfectionnement de la fonte, du bronze et surtout du fer, les chinois disposèrent très tôt d'outils pour sculpter de plus en plus finement l'ivoire, matière dure, qui permettait néanmoins une extraordinaire délicatesse du travail. Les outils utilisés différaient peu de ceux qui sont encore en usage aujourd'hui : gouges, ciseaux de toute taille, fines « langue d'aspic », forets, râpes et polissoirs étaient fixés sur des manches de bambou plus ou moins épais.

Canton est depuis très longtemps un des principaux centres d'artisanat de l'ivoire. Les objets cantonnais se distinguent par la complexité de leur sculpture, très fouillée et moins sobre et celle du Nord. A partir du XVIIIème siècle, ils ont surtout destinés à l'exportation vers l'Europe, qui raffole des « chinoiseries » et apprécie particulièrement l'extraordinaire virtuosité des artisans cantonnais. Les « boules de Canton » sont des sphères évidées, ornées de fines sculptures ajourées ; elles contiennent d'autres boules, tout aussi finement travaillées (parfois jusqu'à 18) taillées dans le même bloc et toutes mobiles.