En Chine, civilisation de l'écrit, la gravure sur bois et sur stèles se pratique depuis le début de notre ère. Le premier ouvrage, Le Sutra du diamant, est imprimé en 868 pour un lectorat bouddhiste de plus en plus large.
La méthode d'impression est la xylographie. Un texte manuscrit est collé sur une plaque de bois ; les caractères y sont gravés en relief, de manière inversée, puis encrés. Une feuille de papier est ensuite apposée et brossée. En 1041, près de cinq cent ans avant Gutenberg, les Chinois commencent à imprimer des ouvrages à l'aide de caractères mobiles gravés dans l'argile, puis cuits. Sous les Ming, ils sont en bronze ou en étain. Mais la xylographie reste le procédé le plus adapté à l'écriture chinoise.
En 1368, Hongwu, le premier empereur Ming, émet entre autres décrets favorisant la culture et la réduction de illettrisme, l'exemption des taxes sur les livres. Au début du XVe siècle, entre 1405 et 1408, sur demande de l'empereur Yongle, 2000 lettrés s'attèlent à la rédaction de la Grande Encyclopédie, la plus importante oeuvre de cette époque : 30 000 chapitres retraçant les connaissances propres à l'astronomie, à la religion, à la géographie, l'histoire, la littérature et la médecine.
Les collèges impériaux de Pékin et Nankin, qui forment l'élite de la Chine impériale, font office d'imprimeries. Des académies privées publient des manuels destinés aux concours impériaux. C'est un développement sans précédent de l'édition privée, sous l'impulsion de l'impulsion de léttrés désireux de profiter l'essor économique du livre.
Les ouvrages font partie des marchandises transportées sur les routes de la soie vers l'Asie centrale. le livre présente un nouvel aspect en feuillets paginés et encollés. L'illustration prend une place importante. La région de Huizhou, dans la province de l'Anhui, qui a bâti sa renommée comme centre de fabrication de papier et d'encre mais aussi de sceaux et estampes, se distingue par ses graveurs et son imprimerie. Les documents publiés sont de grande qualité et d'une élégance raffinée.
Sous les Ming, on atteint l'âge d'or de l'édition,les techniques progressent, le grand commerce et l'artisanat connaissent un essor sans précédent. Les exploitants agricoles accumulent des capitaux. Toutes conditions idéales pour le développement d'une classe de riches marchands et propriétaires fonciers désireux d'imiter le mode de vie des fonctionnaires lettrés et donc de s'instruire. Les femmes reléguées dans leurs demeures, apprennent à lire et s'exercent à la calligraphie. A la cour, les eunuques s'adonnent à la littérature.
Pour rappel, en Europe, Gutenberg mettra cette technique au point seulement vers 1450....